On n'oubliera pas le réconfort que le sacrement de l'Onction peut apporter à un chrétien soucieux d'assumer dans la foi une vie gravement contrariée par la maladie ou l'infirmité.
Le malade, atteint par l'épreuve de la maladie et luttant contre elle, est aidé de multiples manières par son entourage, le personnel soignant, et la communauté chrétienne. Parmi ces gestes d'aide et de soutien, des signes particuliers lui sont proposés, qui attestent d'une manière spéciale l'amour de Dieu pour lui et agissant en lui : les sacrements.
L'Onction des malades est instituée par Marc, lorsque Jésus envoie ses apôtres en mission dans les bourgades environnantes pour annoncer la Bonne Nouvelle :
« Étant partis, les Douze prêchèrent qu'on se repentît ; et ils chassaient beaucoup de démons et faisaient des onctions d'huile à de nombreux infirmes et les guérissaient. » (Marc, VI, 12)
Cette onction qui existe donc du temps de Jésus est recommandée et promulguée par la lettre de saint Jacques comme un rituel spécifique pour les malades de la communauté chrétienne, accomplie par les prêtres (presbytres) :
« Quelqu'un parmi vous est-il malade ? Qu'il appelle les presbytres de l'Église et qu'ils prient sur lui après l'avoir oint d'huile au nom du Seigneur. La prière de la foi sauvera le patient et le Seigneur le relèvera. S'il a commis des péchés, ils lui seront remis. » (Jacques, V, 13-15)
Le sacrement de l'onction des malades n'est pas un sacrement réservé aux derniers moments comme le laissait entendre les expressions "extrême onction" et "derniers sacrements". La pratique ancienne réservait en effet ce sacrement aux grands malades à l'article de la mort.
Il s'adresse aux fidèles dont la santé commence à être dangereusement atteinte par la maladie ou la vieillesse, aux malades au moment où la maladie devient une épreuve difficile à supporter, à ceux qui vont subir une opération sérieuse et aux personnes âgées dont les forces déclinent beaucoup. L'onction des malades ne remplace en aucun cas les soins médicaux.
Le Code de droit canon (can. 1004) précise que l'Onction concerne « tout fidèle qui [...] commence à se trouver en danger pour cause de maladie ou de vieillesse », ce qui exclut de la réserver à des agonisants. Elle peut ainsi être reçue par des personnes âgées, même en bonne santé, car pour elles la perspective de la mort se rapproche selon toute probabilité. En revanche, elle ne s'applique pas à des maladies bénignes : elle n'aurait pas de sens pour une jambe cassée.
L'Onction des malades peut être également reçue au seuil d'une opération importante.
En cas d'aggravation de la maladie, elle peut être réitérée. La célébration de l'Onction des malades
Seuls les prêtres sont les ministres de ce sacrement, selon ce qui est indiqué par saint Jacques. L'Onction se fait avec l'huile consacrée par l'évêque lors de la messe chrismale : « le curé demandera les huiles à son Évêque propre. » (CIC, can. 847)
Elle est généralement précédée du sacrement du Pardon et suivie de l'Eucharistie, qu'elle soit intégrée dans une messe ou que le malade communie seulement, comme c'est le cas pour le viatique.
La cérémonie commence l'imposition des mains et une prière sur les malades. Le geste de l'imposition des mains renvoie peut-être à la prescription de Jésus à ses disciples avant son Ascension :
« Voici les signes qui accompagneront ceux qui auront cru : [...] ils imposeront les mains aux infirmes, et ceux-ci seront écrits. » (Mc, XVI, 17 et 18).
Puis le prêtre fait les onctions sur le front et les mains en disant :
« N..., par cette onction sainte, que le Seigneur en sa grande bonté vous réconforte par la grâce de l'Esprit Saint. Ainsi, vous ayant libéré de tous péchés, qu'Il vous sauve et vous relève. »
Ce sacrement est un don particulier de l'Esprit Saint qui aide à envisager l'épreuve plus sereinement : réconfort, paix, courage.
La rémission des péchés, et, éventuellement, celle de la maladie, ces deux dimensions sont bien indiquées par saint Jacques : « La prière de la foi sauvera le patient et le Seigneur le relèvera. S'il a commis des péchés, ils lui seront remis. » L'Onction des malades ne se substitue pas à la Pénitence, mais la complète. Dans l'ancien mode d'administration de ce sacrement, qui consistait en une onction sur chacun des organes des cinq sens, on accordait ainsi le pardon de Dieu pour les péchés commis avec cet organe.
« Nous sommes guéris spirituellement par la Pénitence. Spirituellement et corporellement, selon ce qui convient à l'âme, par l'Extrême-Onction. » (Concile de Florence, 1439) Souffrir et mourir avec le Christ par Son Eglise
La souffrance du malade n'est pas un isolement tragique pour le chrétien car Dieu dans son amour pour nous est proche des souffrants par sa Passion dont ce sacrement est un signe. L'Église « exhorte les malades à s'unir spontanément à la passion et à la mort du Christ pour contribuer ainsi au bien du Peuple de Dieu. » (Lumen gentium, 11)
L'Onction des malades, même si elle n'est plus seulement « extrême-onction », ne demeure pas moins la préparation naturelle du chrétien à la rencontre en face-à-face avec Dieu :
« Le connaître, Lui, avec la puissance de sa résurrection et la communion à ses souffrances, Lui devenant conforme dans sa mort, afin de parvenir, si possible, à ressusciter d'entre les morts. » (Ph, III, 10-11) Onction des malades et viatique
La tradition de l'Eglise rapproche l'onction des malades à la communion au Corps du Christ : « À ceux qui vont quitter cette vie, l'Église offre, en plus de l'Onction des malades, l'Eucharistie comme viatique » (CEC, 1524) Cette pratique a pour but de faire rentrer pleinement le chrétien dans l'amour de Dieu et elle tire sa force de la promesse du Christ :
« Qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle et moi, je le ressusciterai au dernier jour. » (Jn, VI, 54)
L'esprit du Seigneur est sur moi parce que le Seigneur m'a consacré par l'onction.
Il m'a envoyé porter la bonne nouvelle aux pauvres, guérir ceux qui ont le coeur brisé, annoncer aux prisonniers la délivrance et aux captifs la liberté, annoncer une année de bienfaits, accordée par le Seigneur, et un jour de revanche pour notre Dieu.
Alors, tous ceux qui pleurent, je les consolerai.
Au lieu de la cendre de pénitence, je mettrai sur leur tête le diadème ; ils étaient en deuil, je les parfumerai avec l'huile de joie ;
ils étaient dans le désespoir, je leur donnerai des habits de fête.
Is 61, 1-3
Si l'un de vous est malade, qu'il appelle ceux qui exercent dans l'Église la fonction d'Anciens : ils prieront sur lui après lui avoir fait une onction d'huile au nom du Seigneur.
Cette prière inspirée par la foi sauvera le malade : le Seigneur le relèvera et, s'il a commis des péchés, il recevra le pardon.
Jacq 5, 14-15
Les personnes laïques de l'équipe de la Service de l'Évangile aux malades sont envoyées en mission par le curé de la paroisse afin de visiter les malades et leur donner la communion lorsqu'ils en expriment le souhait.
Ce cérémonial a vocation à être adapté à chaque situation.
1. Le visiteur et la personne visitée se préparent à donner et recevoir la communion en se reconnaissant pécheurs :
Préparons-nous à recevoir le Corps du Christ en reconnaissant que nous somme pécheurs :
Je confesse à Dieu Tout-Puissant,Ou alors :
Mon Dieu,2. Le visiteur, ou la personne visitée si elle le peut, lit un passage du Nouveau Testament, texte du jour ou texte en rapport avec la situation :
Temps de lecture et éventuellement de commentaire.
3. Le visiteur et la personne visitée confessent leur foi
Je crois en Dieu, le Père tout-puissant, créateur du ciel et de la terre.4. Le temps de la communion :
4.1. Le visiteur et la personne visitée récitent le Notre Père :
Notre Père qui es au cieux,
que ton nom soit sanctifié;
que ton règne vienne;
que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.
Donne-nous aujourd'hui notre pain de ce jour;
pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés;
et ne nous soumets pas à la tentation;
mais délivre-nous du mal.
Délivre-nous de tout mal, Seigneur,
et donne la paix à notre temps;
par la miséricorde, libère-nous du péché,
rassure-nous devant les épreuves en cette vie
où nous espérons le bonheur que tu promets et l'avènement de Jésus-Christ notre Sauveur.
Car c'est à toi qu'appartiennent le règne, la puissance et la gloire, pour les siècles des siècles.
4.2. Le visiteur présente la custode et récite l'oraison suivante:
Seigneur Jésus Christ, Fils du Dieu vivant, selon la volonté du Père et avec la puissance du Saint Esprit, tu as donné, par ta mort, la vie au monde; que ton corps délivre de nos péchés et de tout mal; fais que nous demeurions fidèles à tes commandements et que jamais nous ne soyons séparés de toi.
4.3. Le visiteur présente l'hostie à la personne visitée en disant :
Heureux les invités au repas du Seigneur. Voici l'Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde.
4.4. La personne qui reçoit la communion répond si elle le peut :
Seigneur, je ne suis pas digne de te recevoir, mais dis seulement une parole et je serai guéri.
4.5. Le visiteur donne l'Hostie à la personne visitée :
« Le Corps du Christ »
4.6 La personne répond :
Amen
5. Action de Grâce
En manière d'Action de grâce les personnes présentes récitent une prière, qui peut être le «Je vous salue Marie», ou une autre prière qu'on peut trouver sur la page prière du site de Saint-Bruno, ou ailleurs:
Je vous salue Marie pleine de grâces,La chapelle de la maison Saint-Charles, rue Maisiat
Les personnes qui ont accepté de servir au sein de l'équipe de la Service de l'Évangile aux malades de Saint-Bruno sont envoyées en mission par le curé de la paroisse
Agissant au nom de la paroisse, elles donnent à leur visite, si la personne visitée y consent, un aspect pastoral, qui ne débouche pas forcément sur la communion au Corps du Christ
Si la communion est demandée, elles sont alors habilitées à prélever l'Hostie dans la réserve eucharistique pour la porter à leur frère, soit en maison de retraite, soit à domicile. L'Hostie, Corps du Christ, ne doit pas être conservée en dehors d'un tabernacle d'église ou de chapelle
Le curé doit connaître les personnes qui reçoivent la communion et celles qui la portent (par l'intermédiaire du responsable de l'équipe). Il se réserve la possibilité de les visiter lui-même, pour dispenser le sacrement du pardon ou pour préparer à l'Onction des malades.
Les membres de l'équipe se réunissent environ une fois par trimestre pour parler de leur mission, et faire des propositions pour son amélioration.
Calendrier de la Service de l'Évangile aux malades
Le père Matteo célèbre la messe le deuxième mardi de chaque mois, à 16 heures, à la Chapelle.Frères et sœurs qui avez écouté l’appel qui vous a été adressé pour aller réconforter les personnes malades, âgées ou infirmes de notre communauté, vous voilà aujourd’hui rassemblés devant l’Église afin qu’elle vous confirme dans votre mission et qu’elle vous bénisse dans la grâce qui est la vôtre :
Le Seigneur a dit lui-même qu’il était venu non pour les justes et les bien-portants mais pour les pécheurs et les malades. Tout au long de son ministère public, il ne cesse de réconforter, de guérir, de pardonner et de rappeler le Salut pour toute l’humanité souffrante.
Allez donc
Réconforter nos frères souffrants, être présent à leurs côtés, et par votre présence, signifier ainsi la présence de l’Église qui poursuit la mission que le Seigneur lui a confiée.
Allez
Porter le pain de vie à tous nos frères qui ne peuvent se déplacer afin qu’eux aussi reçoivent cet aliment de force pour traverser l’épreuve qui est la leur, et vivre la communion avec le Seigneur dans son corps livré pour nous.
Allez
Proposer à nos frères qui le désirent le sacrement des malades et de la réconciliation que les prêtres viendront célébrer avec eux.
À Toi Dieu, notre louange : en Jésus ton Fils tu es venu nous combler de Tes bénédictions, Tu nous as envoyé le Messie pour nous guérir, nous libérer du péché, nous annoncer notre Salut et nous porter la Bonne Nouvelle de notre résurrection.
Regarde avec bonté Seigneur nos frères et sœurs ici rassemblés qui vont visiter les personnes souffrantes de notre communauté, comble les de ta grâce, qu’ils puissent être par leur présence et leurs paroles, source de réconfort et de communion, qu’en portant le pain vivant descendu du ciel, ils puissent être les messagers pleins de douceur de l’annonce de Ton Salut et de la résurrection promise.
Répands en leur cœur ton Esprit Saint dispensateur de tous tes dons.
Frères et sœurs, et vous tous ici rassemblés, que Dieu Tout-Puissant vous bénisse :
Le Père, le Fils et le Saint Esprit.
Amen
Benoît XVI : Lumière des hommes. Chap. 15
« Je ne suis pas fondamentalement opposé à la communion dans la main, je l’ai moi-même aussi donnée et reçue ainsi. Mais en faisant recevoir la communion à genoux, administrée dans la bouche, je voulais donner un signe de respect, marquer la présence réelle d’une sorte de point d’exclamation. Notamment parce que dans des manifestations de masse telles que nous en avons à Saint-Pierre et sur la place Saint-Pierre, le risque de banalisation est considérable. J’ai entendu parler de gens qui mettent l’hostie dans leur portefeuille pour l’emporter avec eux comme un quelconque souvenir de voyage.
» Dans ce contexte, je voulais émettre un signal clair à l’attention de ceux qui pensent que pour recevoir la communion, il suffit d’être là et de suivre le mouvement. Il faut que ce soit bien compris : ce qui se passe ici n’a rien d’ordinaire ! Il est ici et c’est devant Lui que l’on s’agenouille. Prenez garde ! Ce n’est pas un quelconque rituel social auquel nous pourrions, à notre gré, participer ou ne pas participer. »