Discours sur le psaume XXXII
Saint Augustin.
Nouvelles de l'AMICR..
Bilan comptable de la paroisse .
PREMIER SERMON. — CONFIANCE EN DIEU.
Ce sermon embrasse la première partie du psaume XXXII. Il nous apprend que nous devons bénir Dieu dans le malheur aussi bien que dans la prospérité ; que l’amour de la justice est l’accomplissement de la loi ; et que la miséricorde ne vient bien qu’avec la justice.
297.
1. Ce psaume nous invite à nous épanouir dans le Seigneur. Il a pour titre : À David. Écoutez donc votre cantique, ô vous qui appartenez à la sainte lignée de David ; soyez les échos de votre cantique et tressaillez dans le Seigneur. Voici comme il commence : « Réjouissez-vous dans le Seigneur, ô vous qui êtes justes ». Que l’impie trouve sa joie dons le siècle ; le siècle finira, et avec lui la joie de l’impie. Mais que les justes tressaillent dans le Seigneur, car le Seigneur est éternel, et leur joie le sera aussi. Mais pour tressaillir en Dieu d’une manière convenable, il nous faut le louer de ce qu’il est seul pour ne nous inspirer aucun dégoût, et pour en inspirer autant à l’infidèle. Et l’on peut dire en un seul mot : Celui-là plaît à Dieu, qui se plaît en Dieu. Et gardez-vous de croire, mes frères, que ce soit chose facile. Voyez combien sont nombreux, ceux qui murmurent contre Dieu, combien trouvent à redire dans ses oeuvres. Quand il lui plaît d’agir contrairement à la volonté des hommes, parce qu’il est le maître, qu’il connaît ce qu’il fait, et qu’il s’arrête moins à considérer nos désirs que notre avantage, ces hommes alors, subornant à leur volonté, la volonté de Dieu, loin de redresser leur volonté sur celle de Dieu, prétendent que la volonté de Dieu voudra bien s’adapter à la leur. Ces hommes infidèles, impies, pervers, trouvent plus à leur guise, je rougis de parler ainsi, et je le dirai néanmoins, parce que vous savez que c’est la vérité, trouvent plus à leur guise un comédien que Dieu lui-même.
2. Aussi après avoir dit : « Justes, tressaillez de joie dans le Seigneur », comme nous ne pouvons tressaillir en lui qu’en chantant ses louanges, et que ces louanges lui sont d’autant plus agréables que nous mettons en lui notre bonheur, le prophète ajoute : « C’est aux coeurs droits qu’il convient de louer Dieu ». Quels sont les hommes au coeur droit ? ceux qui l’assouplissent selon la volonté de Dieu ; qui se consolent dans la justice divine des troubles que leur cause l’humaine fragilité, quoique la faiblesse humaine leur fasse désirer de temps à autre ce qui pourrait leur convenir en particulier, ce qui serait en harmonie avec l’état actuel de leurs affaires, ou avec une nécessité qui se déclare, néanmoins lorsqu’ils reconnaissent et qu’ils savent que Dieu désire autre chose, ils préfèrent à leur volonté, la volonté du plus sage, à la volonté de l’infirme, la volonté du Tout-Puissant, à la volonté de l’homme, la volonté de Dieu. Car autant Dieu est au-dessus de l’homme, autant la volonté divine est au-dessus de la volonté humaine. C’est pourquoi le Christ s’étant fait homme, nous donne sa vie comme un modèle, et voulant tout à la fois nous apprendre à vivre et nous en mériter la grâce, nous fait voir en lui une certaine volonté humaine et privée, qui figurait à la fois la sienne et la nôtre, car il est notre chef, et vous le savez, nous lui appartenons comme ses membres : « Mon Père »,dit-il, « s’il est possible, que ce calice s’éloigne de moi [297-1] ». Voilà une volonté humaine, qui s’arrêtait sur un objet propre et particulier. Mais comme il voulait que l’homme eût le coeur droit, afin de le porter à redresser sur le modèle qui est toujours droit, ce qu’il pouvait avoir de tortueux, quelque peu que ce fût, il ajoute : « Et pourtant, non point ce que je veux, mais ce que vous voulez, ô mon Père [297-2]. » Or, quelle volonté perverse pouvait avoir le Christ ? Que pouvait-il vouloir, que ne voudrait point son Père ? Ils n’ont qu’une même divinité, et ne peuvent avoir une volonté différente. Mais il voulait personnifier dans cette humanité tous les siens, comme il les personnifiait en lui-même, quand il dit : « J’ai eu faim et vous m’avez donné à manger [298-1] » : comme il les personnifiait, quand lui, que nul ne blessait, cria du haut du ciel à Saul qui frémissait de rage, et persécutait les saints : « Saul, Saul, pourquoi me persécuter [298-2] ? » Il voulait donc te montrer en lui une volonté qui est propre à l’homme. Il t’a mis sous les yeux ta propre image afin de te corriger. Reconnais-toi en moi-même, te dit-il ; tu peux, il est vrai, avoir ta volonté propre, autre que la volonté de Dieu, on le pardonne à ta fragilité, on le pardonne à l’infirmité humaine ; il est difficile pour toi de n’avoir aucune volonté propre : mais à l’instant souviens-toi qu’il est quelqu’un au-dessus de toi ; qu’il est supérieur, et toi inférieur, qu’il est créateur et toi créature, qu’il est maître et toi serviteur, qu’il est tout-puissant et toi bien faible ; et afin de te corriger, soumets ta volonté à sa volonté, en disant : « Toutefois, ô mon Père, non point ce que je veux, mais ce que vous voulez ». Alors comment pourrais-tu être séparé de Dieu ; quand tu veux ce qu’il veut ? C’est alors que tu seras droit, et qu’il te siéra de bénir Dieu : « Car c’est aux coeurs droits de le louer ».
3. Mais si ton coeur est tortueux, tu béniras Dieu dans la prospérité, pour le blasphémer dans le malheur ; et toutefois le mal n’est plus un mal quand il est juste ; et il est juste quand il vient de la part d’un Dieu qui ne peut rien faire d’injuste. Tu seras donc dans la maison paternelle comme l’enfant ingrat, tu aimeras ton père quand tu en recevras des caresses, et tu le haïras s’il vient à te châtier : comme si ses châtiments aussi bien que ses caresses ne te préparaient pas à devenir son héritier. Vois maintenant comme la louange sied bien aux coeurs droits, écoute ce que chante un coeur droit dans un autre psaume : « e bénirai en tout temps le Seigneur, sa louange sera toujours dans ma bouche [298-3] ». « En tout temps », a le même sens que « toujours » ; comme « je bénirai » et « sa louange sera dans ma bouche » sont identiques. Le louer donc en tout temps et toujours, c’est le louer dans le malheur, comme dans la prospérité. Car si tu ne bénis Dieu que dans la prospérité et non dans le malheur, comment sera-ce en tout temps, comment toujours ? Et toutefois chaque jour n’entendons-nous pas le grand nombre qui eut agit ainsi ? Leur arrive-t-il quelque bonheur, ils s’épanouissent, ils tressaillent de joie, ils bénissent Dieu, ils chantent ses louanges ; loin de les désapprouver, je les en félicite, car il y en a beaucoup qui ne le font pas même alors. Mais il faut apprendre à ceux qui déjà bénissent Dieu dans la prospérité, à reconnaître qu’il est père encore quand il châtie, à ne point murmurer contre sa main qui les afflige, de peur qu’ils ne demeurent dans la dépravation, qu’ils ne déméritent et ne soient justement privés de l’héritage éternel ; il le faut, afin qu’ils deviennent droits, et ils seront droits quand rien dans les actes de Dieu ne leur déplaira ; et qu’ils puissent bénir Dieu jusque dans le malheur, et dire : « Le Seigneur l’a dominé, le Seigneur l’a ôté, comme il a plu au Seigneur, ainsi il a été fait ; que le nom du Seigneur soit béni [298-4] » : c’est à ces coeurs droits qu’appartient la louange, eux qui ne béniront pas d’abord, pour blâmer ensuite.
4. Donc, ô vous qui êtes justes, qui avez le coeur droit, tressaillez dans le Seigneur, car c’est à vous qu’il appartient de le bénir. Que nul ne dise : Qui suis-je pour être juste ? Ou : Quand pourrai-je être juste ? Ne vous méprisez point, ne désespérez point de vous-mêmes. Vous êtes hommes ; vous êtes créés à l’image de Dieu [298-5] : celui qui a fait de vous des hommes, s’est lui-même fait homme pour vous : et afin que vous fussiez adoptés en plus grand nombre pour l’éternel héritage, pour vous le sang de son Fils unique a été répandu. Si la faiblesse d’une chair terrestre vous rend méprisables à vos yeux, estimez-vous dû moins au prix que vous avez coûté. Pensez mûrement à votre nourriture, à votre breuvage, et à quoi vous souscrivez en disant : Amen. Toutefois est-ce l’orgueil que nous vous prêchons ici, et vous engageons-nous à vous attribuer quelque perfection ? Encore une fois, n’allez pas vous croire étrangers à toute justice. Je ne veux pas vous questionner au sujet de votre justice ; car nul d’entre vous sans doute n’oserait me répondre : Je suis juste : mais je vous interroge au sujet de votre foi ; et de même que nul n’oserait me répondre : Je suis juste ; nul aussi n’oserait me dire : Je n’ai pas la foi. Je ne cherche donc point quelle est ta vie, je demande ce que tu crois. Tu me répondras que tu crois en Jésus-Christ. N’entends-tu point l’Apôtre qui te dit : « Le juste vit de la foi [299-1] ? » Ta foi, c’est là ta justice : car, si tu crois, tu es sur tes gardes ; si tu es sur tes gardes, tu fais des efforts, et tes efforts sont connus de Dieu, qui voit ta volonté, qui considère ta lutte contre la chair, qui t’exhorte à combattre, qui t’aide à remporter la victoire, qui t’observe pendant le combat, qui le soutient si tu faiblis, qui te couronne si tu triomphes. Donc, « justes, tressaillez dans le Seigneur », signifie, tressaillez dans le Seigneur, ô vous qui avez la foi, car la foi est l’aliment du juste. « C’est aux coeurs droits que sied bien la louange [299-2] ». Apprenez à remercier Dieu dans les biens et dans les maux. Apprenez à mettre dans votre coeur ce que chacun a sur la langue : A la volonté de Dieu. Ce langage du peuple a souvent de salutaires instructions. Qui ne dit point chaque jour : Que Dieu agisse comme il lui plaît ? Qu’il ait le coeur droit, et il aura sa place parmi ceux qui tressaillent dans le Seigneur, et à qui sied la louange : c’est à eux que le psaume s’adresse dans la suite, en disant : « Louez le Seigneur sur la harpe, chantez-lui des hymnes sur le psaltérion à dix cordes [299-3] ». C’est ce que nous chantions tout à l’heure, c’est la leçon que nous donnions à vos coeurs en unissant nos voix.
5. Mais en établissant ces saintes veilles au nom du Christ, n’a-t-on point banni les harpes de ce lieu ? Et voici qu’on leur enjoint de se faire entendre : « Chantez », nous dit-on, « chantez au Seigneur sur la harpe, et sur le psaltérion à dix cordes ». N’arrêtez point vos pensées sur les musiques de théâtre. Vous avez en vous-mêmes cette harpe dont il est question, comme il est dit ailleurs « J’ai dans mon coeur, ô mon Dieu, ces voeux de louanges que je vous rendrai [299-4] ». Ceux qui étaient présents naguère quand j’expliquai la différence qui sépare le psaltérion de la harpe, et que je m’efforçai de la faire saisir à tous, peuvent s’en souvenir [299-5] : c’est aux auditeurs à juger si nous avons réussi. Il n’est pas inutile pourtant de le répéter, afin de trouver dans la différence de ces deux instruments de musique, la différence des actions humaines, différence dont ils sont la figure, et dont notre vie deviendra la réalité. On appelle harpe ce bois concave à la manière des tambours, dont le bas est arrondi comme une tortue, et auquel on ajoute les cordes qui résonnent quand on les touche : je ne parle pas de l’archet qui sert à les toucher, mais bien de ce bois concave, sur lequel on étend des cordes, afin qu’il les répercute quand on les touchera, et que frémissant sur cette concavité, elles en deviennent plus sonores. Ce bois concave est donc en bas dans la harpe, et en haut dans le psaltérion. Telle est la différence. Or, il nous est ordonné de louer Dieu sur la harpe, de chanter sa louange sur le psaltérion à dix cordes. Il n’est point parlé de harpe à dix cordes, ni dans ce psaume, ni je crois dans aucun autre. Nos chers fils les lecteurs peuvent lire et chercher avec plus de loisir que nous toutefois, autant que je puisse me souvenir, j’ai souvent rencontré le psaltérion à dix cordes, et nulle part la harpe à dix cordes. Retenez donc bien que c’est par la partie inférieure que la harpe rend des sons, et que pour le psaltérion c’est dans la partie supérieure. Or, c’est dans notre vie inférieure ou terrestre que nous rencontrons la prospérité ou le malheur, qui nous donnent lieu de bénir Dieu dans l’une et dans l’autre, afin que sa louange soit toujours dans notre bouche et que nous le bénissions en tout temps [299-6]. Comme il y a une félicité terrestre, il y a aussi une adversité qui est d’ici-bas ; nous devons remercier Dieu de l’une et de l’autre, afin que notre harpe résonne toujours. Qu’est-ce qu’une prospérité terrestre ? C’est la santé du corps, c’est l’abondance de tout ce qui nous est nécessaire en cette vie, c’est la sécurité contre tout danger, ce sont des récoltes abondantes, « c’est le soleil que Dieu fait luire sur les méchants comme sur les bons, et la pluie qui descend sur les justes comme sur les impies [299-7] ». Voilà tout ce qui tient à la vie temporelle. Quiconque n’en bénit point Dieu, se flétrit par l’ingratitude. Ces dons, pour être terrestres, en sont-ils moins les dons de Dieu ? Ou faut-il penser qu’ils nous viennent d’un autre, parce qu’ils échoient aussi aux méchants ? La divine miséricorde se diversifie à l’infini : Dieu a de la patience, de la longanimité. Les biens dont il gratifie les méchants ne nous montrent que mieux ceux qu’il réserve aux bons. L’adversité nous vient au contraire de tout ce qui est inférieur, de la fragilité humaine, dans la douleur, dans les langueurs, dans les afflictions, dans les souffrances, dans les tentations. C’est alors, et toujours alors, que doit louer Dieu celui qui tient la harpe. Que lui importe que tout cela tienne à la vie inférieure, puisque tout cela n’est conduit et réglé que par cette sagesse, qui atteint d’une extrémité à l’autre avec force et dispose toutes choses avec douceur [300-1] ? Si Dieu gouverne les cieux, néanmoins il ne néglige point la terre : n’est-ce pas à lui qu’il est dit : « Où irai-je devant votre esprit, où fuirai-je devant votre face ? Si je monte au ciel, vous y êtes ; si je descends dans les enfers, vous y êtes encore [300-2] ». D’où peut être absent celui qui n’est absent d’aucun lieu ? Donc, chantez le Seigneur sur la harpe. Dans l’abondance des biens terrestres, remerciez celui qui vous en a fait don ; dans la disette, ou dans les pertes, chantez sans rien craindre. Car vous n’avez point perdu celui qui vous adonné ces biens, quand même on vous enlèverait ses dons. Louez Dieu, vous dis-je, même dans cette condition ; ayez confiance dans votre Dieu, touchez les cordes de votre coeur, et dites comme sur une harpe qui échappe dans sa partie inférieure des sons harmonieux : « Le Seigneur l’a donné, le Seigneur l’a ôté, comme il a plu au Seigneur, ainsi il a été fait ; que le nom du Seigneur soit béni [300-3] ».
6. Mais si tu arrêtes ton attention sur les dons supérieurs que le Seigneur t’a faits, sur les préceptes qu’il t’a donnés, sur la céleste doctrine dont il a éclairé ton âme, sur la vérité qui t’arrive de la source la plus pure, prends alors ton psaltérion, bénis le Seigneur sur le psaltérion à dix cordes. Les préceptes de la loi sont en effet au nombre de dix, et ces dix préceptes vous forment une lyre à dix cordes. L’harmonie est complète. Trois préceptes regardent l’amour de Dieu, et les sept autres, l’amour du prochain. Or, toutefois, le Seigneur l’a déclaré : « Ces deux commandements renferment toute ta loi et les prophètes [300-4] ». C’est d’en haut que le Seigneur t’a dit : « Le Seigneur ton Dieu est le seul Dieu » : c’est pour ta lyre la première corde. « Tu ne prononceras point en vain le nom du Seigneur ton Dieu » : c’en est la seconde. « Observe le jour du sabbat, non point d’une manière charnelle, non dans les plaisirs, comme les ceux qui abusent du repos pour commettre l’iniquité ; le mal serait moins grand de passer le jour entier à cultiver la terre qu’à danser ; mais toi qui ambitionnes le repos en Dieu, et qui ne fais rien qu’en vue de l’obtenir, abstiens-toi de toute oeuvre servile : « Car tout homme qui fait le péché devient est esclave du péché [300-5] ». Et plût à Dieu qu’il ne le fût que d’un homme et non du péché. Ces trois préceptes embrassent l’amour de Dieu, dont tu dois méditer la vérité, l’unité, les délices. Car il y a certaines délices en Dieu, où nous trouverons le véritable sabbat, le vrai repos. Aussi est-il dit : « Mets en Dieu tes délices, et il comblera les désirs de ton coeur [300-6] ». Quel autre en effet peut nous procurer plus de chastes délices que le Créateur de tout ce qui nous apporte les délices ? Dans ces trois préceptes se résume l’amour de Dieu ; dans les sept autres l’amour du prochain : « Ne fais point à un autre ce que tu ne veux pas qu’il te fasse. Honore ton père et ta mère », parce que tu veux être honoré par tes enfants. « Ne commets pas l’adultère », parce que tu ne veux pas que ta femme s’y livre en ton absence. « Tu ne tueras point », car tu ne veux pas être tué. « Tu ne voleras point », parce que tu ne veux pas que l’on te vole. « Tu ne feras point de faux témoignage », parce que tu hais celui qui fait un faux témoignage contre toi. « Ne désire pas la femme de ton prochain », parce que tu ne veux pas qu’un autre pense à la tienne. « Ne désire pas ce qui appartient à un autre [300-7] », puisqu’on te déplaît quand on désire ce qui est à toi. Interroge donc tes propres sentiments, puisqu’on ne peut te nuire sans te déplaire. Tous ces préceptes nous viennent de Dieu : c’est un don de la suprême Sagesse ; c’est d’en haut qu’ils ont retenti. Touche donc le psaltérion, accomplis la loi que le Seigneur ton Dieu est venu, non pas détruire, mais accomplir lui-même [300-8]. Car tu accompliras par amour ce que tu ne pouvais accomplir par la crainte. Celui qui n’évite le mal que par la crainte, le ferait volontiers, sans la défense. Je ne le commets point, dira-t-il. Pourquoi ? parce que je crains. Tu n’aimes pas encore la justice, tu es encore dans l’esclavage : sois donc un fils, car un bon esclave peut devenir un bon fils. Jusque-là évite le mal par crainte, et tu apprendras à l’éviter par amour. Car la justice a ses charmes. Que le châtiment t’arrête. Là justice a sa beauté, elle cherche les regards, elle attise l’amour en ceux qui l’aiment. C’est pour elle que les martyrs ont foulé aux pieds le monde, et répandu leur sang. Qu’aimaient-ils en renonçant à tous ces biens ? Car n’aimaient-ils rien ? et vous parlons-nous ainsi pour éteindre l’amour en vos coeurs ? Il est froid, il est glacé le coeur qui n’aime point. Aimez donc ; seulement aimez cette beauté qui charme les yeux du coeur. Aimez, seulement aimez cette beauté qui enflamme les coeurs quand on chante la justice. Voilà des hommes qui parlent, qui se récrient, qui disent partout : C’est bien ; c’est très bien. Qu’ont-ils vu ? ils ont vu la justice qui donne la beauté au vieillard, fût-il courbé. Qu’on voie marcher ce vieillard doué de justice, il n’y a rien en lui de corporel que l’on puisse aimer, et néanmoins il est aimé de tous. On aime en lui ce qui est invisible, ou plutôt on aime en lui ce qu’il y a de visible pour le coeur. Que le vrai bien fasse donc vos délices, demandez à Dieu qu’il ait pour tous des attraits. « Car le Seigneur épanchera sur nous ses délices, et la terre produira son fruit [301-1] ». Afin que vous accomplissiez par la charité ce qu’il est difficile d’accomplir par la crainte. Que dis-je, difficile ? L’esprit ne le peut encore : il aimerait mieux qu’il n’y eût aucun précepte, quand c’est la sainteté qui le fait obéir, et non l’amour qui l’y détermine. Retiens-toi de tout larcin et redoute l’enfer, là est-il dit : il aimerait mieux qu’il n’y eût point d’enfer pour l’engloutir. Mais quand est-ce qu’il commence à aimer la justice, sinon quand il s’abstient de tout vol, dût-il n’y avoir point d’enfer pour engloutir les voleurs ? C’est là aimer la justice.
7. Mais cette justice, qu’est-elle donc ? qui pourra la peindre ? Quelle beauté reluit dans la sagesse de Dieu ? C’est elle qui donne le charme à tout ce qui a de l’attrait pour nos yeux : pour la voir, pour l’embrasser, il faut purifier nos coeurs. C’est elle que nous faisons profession d’aimer ; et c’est elle qui compose tout en nous, afin que rien ne lui déplaise. Et quand les hommes blâment en nous ce que nous faisons pour plaire à cette sagesse que nous aimons, combien peu nous estimons de tels censeurs, quel peu de souci, et même quel mépris ils nous inspirent ? Voilà des hommes qui ont pour des femmes un amour condamnable ; que ces amantes les ajustent selon leur goût, et ils s’inquiètent peu de déplaire aux autres quand ils plaisent à ces femmes, et il leur suffit d’être au goût de celles dont ils recherchent les faveurs : et souvent, ou plutôt toujours, ils déplaisent aux hommes plus mûrs, et trouvent leur condamnation chez les hommes judicieux. Votre chevelure est mal arrangée, dit un homme austère à un jeune impudique, ces frisures sont indécentes. Mais cet amant sait bien que ses cheveux ainsi bouclés plaisent à je ne sais quelle créature, et alors il te hait pour ta juste réprimande, et il conserve cet ajustement qui ne plaît qu’au goût dépravé, il te prend pour un ennemi, parce que tu le rappelles à la décence. Il se dérobe à tes regards, et s’inquiète peu si ta réprimande est juste. Si donc ils méprisent les blâmes de la vérité, pour affecter une beauté fictive ; pour nous, dans ce que nous faisons pour plaire à la divine sagesse, quel cas nous faudra-t-il faire de ces railleurs injustes, qui n’ont pas les yeux pour voir ce que nous aimons ? Pensez-y, ô vous qui avez le coeur droit, « et bénissez Dieu sur la harpe, et chantez-le sur le psaltérion à dix cordes ».
8. « Chantez-lui un cantique nouveau [301-2] ». Dépouillez-vous du vieil homme : vous connaissez le cantique nouveau. Le nouvel homme, la nouvelle alliance, voilà le cantique nouveau. Le cantique nouveau n’est point l’héritage du vieil homme : il n’y a pour l’apprendre que les hommes nouveaux, qui ont rajeuni le vieil homme dans la grâce, et qui appartiennent au Nouveau Testament, c’est-à-dire au royaume des cieux. C’est vers lui que notre amour exhale ses soupirs, à lui qu’il chante ses cantiques. Qu’il chante ce cantique, non de la voix, mais par les actions de la vie. « Chantez-lui un cantique nouveau, chantez-le sagement ». Chacun se demande : comment chanter à Dieu ? Oui, chantez, mais qu’il n’y ait aucun désaccord ; Dieu ne peut souffrir que l’on blesse ses oreilles. Chante sagement, ô mon frère. Devant un habile musicien qui doit t’écouter ; que l’on te dise Chante pour lui plaire, situ crains de chanter parce que tut es dépourvu de science musicale, et qu’un artiste peut trouver en toi des défauts inaperçus pour un ignorant : qui se flattera de chanter avec harmonie, pour Dieu, qui juge du chantre avec tant de sagacité, qui pénètre dans tous les détails, qui écoute si attentivement ? Quand votre chant sera-t-il assez harmonieux, pour n’offenser en rien des oreilles si délicates ? Voici qu’il vous prescrit lui-même la manière de chanter ; ne cherchez point les paroles comme si vous pouviez en trouver pour expliquer ce qui plaît à Dieu. Chantez « par vos transports ». Pour Dieu, bien chanter, c’est chanter dans la joie. Mais qu’est-ce que chanter avec transport ? C’est comprendre que des paroles sont impuissantes à rendre le chant du coeur. Voyez ces travailleurs qui chantent soit dans les moissons, soit dans les vendanges, soit dans tout autre labeur pénible : ils témoignent d’abord leur joie par des paroles qu’ils chantent ; puis, comme sous le poids d’une grande joie que des paroles ne sauraient exprimer, ils négligent toute parole articulée et prennent la marche plus libre de sons confus. Cette jubilation est donc pour le coeur un son qui signifie qu’il ne peut dire ce qu’il conçoit et enfante. Or, à qui convient cette jubilation, sinon à Dieu qui est ineffable ? Car on appelle ineffable ce qui est au-dessus de toute expression. Mais si, ne pouvant l’exprimer, vous-devez néanmoins parler de lui, quelle ressource avez-vous autre que la jubilation, autre que cette joie inexprimable du coeur, cette joie sans mesure, qui franchit les bornes de toutes les syllabes ? « Chantez harmonieusement, chantez dans votre jubilation ».
9. « Car la parole du Seigneur est droite, et toutes ses oeuvres sont dans la foi ». Et c’est même par sa droiture qu’il déplaît à ceux dont le coeur n’est pas droit. « Toutes ses oeuvres sont dans la foi » ; que les tiennes aussi soient dans la foi, « car le juste vit de la foi [302-1] », et c’est « la foi qui agit par la charité [302-2] ». Que tes oeuvres soient dans la foi, parce que c’est en croyant en Dieu que tu deviens fidèle. Mais comment les oeuvres de Dieu peuvent-elles être dans la foi, comme s’il vivait aussi de la foi ? Cependant nous trouvons que Dieu est fidèle, et ce n’est point moi qui tiens ce langage, écoutez l’Apôtre : « Dieu est fidèle »,dit-il, « et ne souffrira point que vous soyez tentés au-dessus de vos forces, mais il vous fera profiter de la tentation afin que vous puissiez persévérer [302-3] ». Dieu est fidèle, vous l’entendez ; écoutez ce qu’il dit ailleurs : « Si nous souffrons avec lui, nous régnerons aussi avec lui ; si nous le renonçons, il nous renoncera aussi ; si nous lui sommes fidèles, il demeurera fidèle, car il ne peut être contraire à lui-même [302-4] ». Nous avons donc aussi un Dieu qui est fidèle. Distinguons toutefois la fidélité de Dieu de la fidélité de l’homme. L’homme est fidèle quand il croit aux promesses que Dieu lui fait ; Dieu est fidèle quand il donne à l’homme ce qu’il lui a promis. Sa grande miséricorde à nous promettre, nous garantit sa fidélité à tenir sa promesse. Nous ne lui avons rien prêté pour faire de lui notre débiteur ; c’est de lui que nous vient tout ce que nous pouvons lui offrir, et si nous avons quelque valeur, nous la tenons de lui. Tous les biens qui font notre joie viennent de lui. « Qui connaît en effet les desseins de Dieu ? ou qui est entré dans ses conseils ? ou qui lui a donné le premier, pour en attendre une récompense ? Tout est de lui, tout est par lui, tout est en lui [302-5] ». Donc nous ne bai avons rien donné, et néanmoins il est notre débiteur. Pourquoi débiteur ? parce qu’il a fait des promesses. Nous ne lui disons point : Seigneur, rendez ce que vous avez reçu ; mais bien : « Donnez ce que vous avez promis ». « Car la parole du Seigneur est droite ». Qu’est-ce à dire, que « la parole du Seigneur est droite ? » Qu’elle ne vous trompe jamais, et que vous ne devez point la tromper, ou mieux, vous tromper vous-mêmes. Comment tromper en effet celui qui connaît tout ? « Mais l’iniquité ment contre elle-même [302-6]. Car le discours du Seigneur est droit, et toutes ses oeuvres sont dans la foi ».
10. « Il aime la miséricorde et le jugement [302-7] ». Aimez-les, puisque Dieu les aime. Appliquez-vous, mes frères. C’est maintenant le temps de la miséricorde, ensuite viendra celui du jugement. Pourquoi est-ce aujourd’hui celui de la miséricorde ? C’est que maintenant il appelle ceux qui se détournent de lui, et qu’il pardonne à ceux qui se tournent vers lui ; c’est qu’il attend avec patience que les pécheurs se convertissent ; c’est qu’après leur conversion il oublie le passé, il promet l’avenir, il stimule la lenteur, il console dans l’affliction, il enseigne ceux qui sont studieux, il vient en aide à ceux qui combattent : il n’abandonne aucun de ceux qui sont dans la peine et qui crient vers lui ; il nous donne ce que nous devons lui offrir en sacrifice, et nous met en main de quoi l’apaiser. Qu’un temps si précieux de miséricorde ne passe point pour nous, ô mes frères, qu’il ne s’écoule point inutilement pour nous. Toutefois viendra le jugement avec son repentir, et repentir sans fruit. « Ils diront en eux-mêmes dans le repentir, et gémissant dans l’angoisse de leur esprit » ; c’est là ce qui est écrit au livre de la Sagesse : « De quoi nous a servi l’orgueil, et que nous a procuré l’ostentation des richesses ? Toutes ces choses ont passé comme l’ombre [303-1] ». Disons maintenant : « Tout passe comme l’ombre ». Disons utilement : « Tout passe », de peur qu’un jour nous ne disions sans profit : « Tout est passé ». C’est donc maintenant le temps de la miséricorde que doit suivre le temps du jugement.
11. Toutefois, mes frères, gardez-vous de croire que ces deux attributs puissent être séparés en Dieu. Il semble, en effet, qu’ils soient contradictoires, et que la miséricorde ne devrait point se réserver le jugement, comme le jugement devrait se faire sans miséricorde. Dieu est tout-puissant, et dans sa miséricorde il exerce la justice, comme dans ses jugements il n’oublie point la miséricorde. Car il nous prend en pitié, il considère en nous son image, notre fragilité, nos erreurs, antre aveuglement, et il nous appelle, et il pardonne les fautes à ceux qui se tournent vers lui, mais il les retient à ceux qui ne se convertissent point. Est-il miséricordieux pour ceux qui sont injustes ? Abandonne-t-il pour cela sa justice, et doit-il confondre le juste avec l’injuste ? Vous paraîtrait-il juste de traiter de la même manière le pécheur qui se convertit et celui qui ne se convertit point, de faire le même accueil à celui qui avoue ses fautes et à celui qui les déguise, à l’homme humble et à l’homme superbe ? Dieu donc exerce la justice, tout en faisant miséricorde, et dans cette justice, il exercera sa miséricorde à l’égard de ceux à qui il dira : « J’ai eu faim, et vous m’avez donné à manger [303-2] ». Car il est dit quelque part dans une lettre apostolique : « Dieu exercera un jugement sans miséricorde envers celui qui n’aura pas fait miséricorde [303-3] ». « Bienheureux les miséricordieux », est-il dit encore, « parce qu’ils obtiendront miséricorde [303-4] ». Donc en les jugeant, Dieu usera de miséricorde, mais non sans discernement. Car s’il n’use pas de miséricorde envers tous, mais seulement envers celui qui aura été miséricordieux, sa miséricorde sera juste, puisqu’il n’y aura point de confusion. C’est évidemment par un effet de sa miséricorde qu’il nous remet nos péchés ; c’est par miséricorde qu’il nous accorde la vie éternelle ; mais voyez en même temps l’équité : « Pardonnez, et l’on vous pardonnera ; donnez, et il vous sera donné [303-5] ». Assurément, « vous donner, vous pardonner », telle est bien la miséricorde. Mais si la miséricorde était séparée de la justice, le Sauveur ne dirait point : « On se servira pour vous de la même mesure dont vous vous serez servis [303-6] »
12. Tu as entendu, ô mon frère, comment Dieu exerce la miséricorde et le jugement, et toi aussi, sois juste et miséricordieux. Ces deux attributs sont-ils exclusivement ceux de Dieu et non des hommes ? S’ils ne regardaient point les hommes, Dieu ne dirait pas aux Pharisiens : « Vous omettez ce qu’il y a de plus important dans la loi : la justice et la miséricorde [303-7] ». Garde-toi de croire que tu ne doives exercer que la miséricorde et non le jugement. Tu es quelquefois arbitre dans un différend entre deux hommes, dont l’un est riche et l’autre pauvre ; et il arrive que la mauvaise cause est celle du pauvre, tandis que le riche soutient la vérité ; si tu es ignorant dans les choses de Dieu, tu croiras bien faire de prendre le pauvre en pitié, d’atténuer, de cacher son tort, de vouloir le justifier, afin qu’il paraisse avoir pour lui le bon droit : et si l’on te reproche l’injustice de ta sentence, tu prends pour excuse une fausse miséricorde, en disant : Je sais tout cela, j’ai compris l’affaire, mais c’était un pauvre, il fallait en avoir pitié. N’est-ce point là faire miséricorde au détriment de la justice ? Mais comment, diras-tu, pouvoir être juste sans oublier la miséricorde ? J’aurais prononcé contre un pauvre qui n’avait pas de quoi payer, ou s’il avait pu payer, il n’aurait plus rien eu pour vivre ? Voici la réponse de Dieu : « Tu ne feras pas acception du pauvre dans tes jugements [303-8] ». Quant au riche, il est aisé de comprendre qu’on ne doit point faire acception en sa faveur. Tout homme le voit, et plaise à Dieu que tout homme le pratique ; l’erreur la plus facile consiste donc à chercher à plaire à Dieu, en jugeant en faveur du pauvre, comme si l’on voulait dire à Dieu : J’ai fait grâce au pauvre. Mais il fallait être à la fois juste et miséricordieux. Quelle est d’abord cette miséricorde qui consiste à favoriser l’injustice ? Tu as ménagé sa bourse, mais percé son cœur : ce pauvre est demeuré dans l’injustice, et dans une injustice d’autant plus funeste qu’il te voit favoriser son injustice, toi qu’il croyait un homme juste. Il t’a quitté couvert de ton injuste protection, pour tomber sous la juste condamnation du Seigneur. Quelle miséricorde lui as-tu faite en le rendant injuste ? Il y a plus de cruauté que de miséricorde. Mais, diras-tu, que fallait-il faire ? Il fallait parler selon la justice, reprendre le pauvre, fléchir le riche. Il y a un temps pour juger et un temps pour demander. Quand le riche t’aurait vu garder les règles de l’équité, ne point favoriser dans le pauvre son arrogante injustice, n’aurait-il pas été incliné à lui faire grâce sur ta demande, dans la joie que lui aurait causé ta sentence ? Il nous reste, mes frères, une grande partie du psaume, et il faut consulter les forces de l’âme et du corps chez mes auditeurs si divers ; car si le froment nous donne à tous une même nourriture, il semble néanmoins s’accommoder aux goûts différents, et ainsi échapper au dégoût. Que ce soit donc assez pour aujourd’hui.
[297-1] Matt. XXVI, 39.
[297-2] Ibid.
[298-1] Matt. XXV, 35.
[298-2] Act. IX, 4.
[298-3] Ps. XXXIII, 2.
[298-4] Job, I, 21.
[298-5] Gen. I, 27.
[299-1] Rom. I, 17.
[299-2] Ps. XXXII, 1.
[299-3] Id. 2.
[299-4] Id. LV, 12.
[299-5] Voir Disc. sur le Ps. XLII ; Ps. LXX, serm. 2, vers, 11.
[299-6] Ps. XXXIII, 2.
[299-7] Matt. V, 45.
[300-1] Sag. VIII, 1.
[300-2] Ps. CXXXVIII, 7, 8.
[300-3] Job, I, 21.
[300-4] Matt. XXII, 40.
[300-5] Jean, VIII, 34.
[300-6] Ps. XXXVI, 4.
[300-7] Exod. XX, 1-17 ; Deut. V, 6-21.
[300-8] Matt. V, 17.
[301-1] Ps. LXXXIV,13.
[301-2] Ps. XXI, 3.
[302-1] Rom. I, 17.
[302-2] Gal. V, 6.
[302-3] I Cor. X, 13.
[302-4] II Tim. II, 12, 13.
[302-5] Rom. XI, 34-36.
[302-6] Ps. XXVI, 12.
[302-7] Id. XXXII, 5.
[303-1] Sag. V, 3, 8, 9.
[303-2] Matt. XXV, 25.
[303-3] Jacques, II 13.
[303-4] Matt. V, 7.
[303-5] Luc, VI, 37, 38.
[303-6] Matt. VII, 2.
[303-7] Id. XXIII, 23.
[303-8] Exod. XXXIII, 3.
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LITANIES DE SAINT BRUNO.
Seigneur, ayez pitié de nous
Jésus-Christ, ayez pitié de nous
Seigneur, ayez pitié de nous
Jésus-Christ, écoutez-nous
Jésus-Christ, exaucez-nous
Père céleste qui êtes Dieu, ayez pitié de nous
Dieu Fils, Rédempteur du monde, ayez pitié de nous
Esprit-Saint qui êtes Dieu, ayez pitié de nous
Sainte Trinité qui êtes un seul Dieu, ayez pitié de nous
Sainte Marie, Reine des Confesseurs, priez pour nous
Saint Bruno, priez pour nous
Vous qui, dès le berceau, avez donné des marques de votre future sainteté
Vous qui, dès votre jeune âge, avez fait présager que vous seriez un des Pères de la vie monastique
Vous, l'apôtre de nombreuses contrées
Vous, la gloire de l'Église de Reims
Vous qui avez courageusement combattu pour la justice contre un pasteur indigne
Vous qui, Docteur des Docteurs, avez. étonné l'Église par votre science profonde
Vous qui, vainqueur de l'honneur mondain, avez généreusement renoncé aux dignités ecclésiastiques
Vous qui avez été en tout et partout le sectateur du bien, l'honneur du clergé
Vous qui avez fui les cités bruyantes pour chercher le calme et la solitude
Vous qui vous êtes retiré au sommet des montagnes pour que votre âme prit plus librement son essor vers le Ciel
Vous, fondateur de l'Ordre éminent des Chartreux
Vous dont l'esprit, après huit siècles, se perpétue encore sans altération parmi vos disciples
Vous qui, retraçant la vie de saint Jean-Baptiste, êtes devenu l'ange et la fleur du désert
Vous qui êtes le modèle de la pénitence
Vous qui êtes un olivier chargé de fruits, et s'élançant du sein des roches escarpées
Vous qui, comme une vigne fertile, avez étendu de tous côtés vos ceps nombreux
Vous qui ressemblez au lis croissant au milieu des opines
Vous qui brillez sur le beau ciel de France comme L'étoile scintillante aux premiers feux du jour
Vous, dont le coeur ne pouvait que s'écrier sous L'inspiration de l'amour : 0 bonté divine
Vous l'amateur sincère de la solitude, de la prière et du silence
Vous, l'amateur et le modèle de la simplicité
Vous qui avez été par votre vie un miracle de sainteté, le réformateur des moeurs et le flagellateur des vices
Vous qui, vivant dans la chair comme n'en ayant pas, avez imité sur la terre la vie des Anges dans le ciel
Vous qui vous êtes arraché aux douceurs du désert pour obéir à la voix du Vicaire de Jésus-Christ
Vous qui avez été un des plus fermes appuis de l'Église, une des colonnes du temple du Seigneur
Vous qui avez magnanimement refusé les dignités que vous destinait le successeur de saint Pierre, sans toutefois refuser le travail
Vous qui fûtes le conseiller des princes et des Pontifes
Vous qui avez interprété si divinement les Écritures
Vous qui avez couronné la plus sainte des vies par la plus sainte des morts
Vous, dont la tombe rend la santé aux malades tant vous avez de crédit auprès de Dieu
Vous, protecteur spécial des Chartreux et des âmes contemplatives
Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde, pardonnez-nous, Seigneur
Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde, exaucez-nous, Seigneur
Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde, ayez pitié de nous, Seigneur
Y ) Priez pour nous, saint Bruno
R ) Afin que nous devenions dignes des promesses de Jésus-Christ.
Le père Matteo
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le Lycée Saint Louis Saint Bruno en lien avec notre paroisse invite les parents d'adolescents à
une conférence de M. Laurent Gay sur le thème :
Renforcer les familles ;
Soutenir nos Ados en situation de mal-être.
L'inscription est obligatoire via le Qr code ci-joint.
6 au 12 octobre.
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